Jour 1 - Calenzana - Verghio
Vendredi 2 septembre 2011
Réveil à 2h du matin en pleine forme. J’avale un peu de céréales et un thé. Il fait très chaud, je transpire sans même avoir commencé. Derniers petits réglages avant le départ : laçage minutieux des chaussures, guêtres pour la poussières et les petits cailloux (indispensables), mitaines renforcées au paumes, pas de bâtons. Je préfère garder mes mains libres afin de m’aider sur les rochers. Bien que j’aie l’habitude de randonner avec des bâtons, je trouve que ce n’est pas pratique en courant et sur ce type de terrain. Je préfère évoluer en m’aidant beaucoup des mains d’où l’utilité des gants ! Je privilégie les bâtons pour les randos avec un gros sac.
2h30 top départ ! La montée vers Ortu se fait sous la chaleur, pas d’air avant 1000m d’altitude où je commence à trouver de la fraîcheur. Un bon rythme de montée qui me permet d’atteindre le premier refuge en 2h15, ravitaillement en eau à la source mais en me limitant à 1 litre. Par contre je bois beaucoup à chaque point d’eau à la manière d’un chameau ! Il faut que je sois le plus léger possible et mon sac ne doit pas dépasser 4kg.
J’ai pris le minimum :
- Sac Salomon XA20
- Un gore-tex ultra léger
- Une petite polaire
- Sous vêtement stretch thermique
- un short, un t-shirt et une paire de chaussettes de rechange
- un jeu de piles supplémentaire pour ma frontale petzl myo rxp
- un casse croûte pour la fringalle de 8-9h
- 3-4 barres de céréales
- Une mini trousse à pharmacie
- Une gourde alu
Le reste est sur moi (frontale, casquette, …)
Les refuges sont maintenant bien approvisionnés, ce qui me permet de ravitailler vers 11h en salé/sucré et faire une pose Coca. Puis vers 15h.
J’appréhendais un peu plus l’étape suivante vers Carrozu. En l’ayant déjà fait de jour, le sentier n’était pas évident à suivre et de nuit les choses allaient sûrement se compliquer. Effectivement, lors de la montée vers un premier col (Bocca di Pisciaghja), il faut bien suivre les marques en tirant pas mal à gauche. Je me fait avoir 1 ou 2 fois à partir tout droit dans la pente et à ne plus trouver de traces. Il faut de suite faire demi-tour et retrouver la dernière marque vue. Cela demande pas mal de concentration d’autant que c’est la nuit noire (nouvelle lune) et aucuns repères visuels : les sommets sont invisibles.
Après le col, le sentier suit une arrête avec une série de montées/descentes dans les cailloux. Pas de bol, je m’écarte légèrement du sentier et en retrouvant des traces, je ne m’aperçois pas tout de suite que je reviens en arrière. C’est en arrivant une deuxième fois au col après 20 bonnes minutes que je me rends compte que j’avais tourné en rond ! Gros coup au moral. Au début j’avais encore un doute mais les premières lueurs de l’aube commencent à dessiner les sommets et je me rends compte que je n’étais pas dans la bonne direction. En plus ma boussole électronique ne fonctionnait pas bien. Bon ce n’est pas grave, le jour commence à se lever et je suis à présent super vigilant. La redescente sur Carozzu me redonne le moral. 2h45 pour la deuxième étape avec mes 20 minutes perdues, je reste dans le temps que je m’étais fixé.
A 7h, les premiers randonneurs partent du refuge. Je casse la croûte 5min, prends le temps de m’étirer et repart en direction du lac de Muvrella. J’ai quand même fait le plein d’eau (1,5L) car l’étape ne comporte pas de source et comme je passe par les crêtes et le cirque, il faut que je tienne jusqu’à Tighettu. Ça sera la seule fois où je porterai autant d’eau. Je retrouve les premiers marcheurs partis du refuge un peu avant le lac.
Environ 1h20 pour arriver au col au dessus de la station Haut Asco depuis le refuge, je n’ai pas traîné. Et il me faudra 1h30 supplémentaire pour faire la variante par les crêtes et arriver à l’entrée du cirque. Là je croise un peu de monde, ceux qui étaient partis tôt d’Asco et qui voulaient être les premiers dans le cirque. La section étant redoutée par les marcheurs n’a plus rien à voir quand on a un petit sac léger.
La descente par ce côté est moins raide que la montée, je décide de descendre tout de face pour aller plus vite. Je prends le temps d’aider une dame un peu crispée qui était collée au rocher et ne voyait plus ses pieds. Finalement, il m’aura fallu 40min pour traverser le cirque, moins que prévu.
Redescente sur Tighettu prudente car avec la fatigue, on a vite fait de se faire une cheville dans ce dédalle de blocs. 11h30 arrivée au refuge. C’est l’heure de la grosse pause casse croûte. J’achète des biscuits salés, du chocolat et un bon coca frais. Je mange aussi le deuxième sandwich que je m’étais préparé le matin. Le gardien du refuge très sympatique, qui doit voir passer de temps en temps des personnes pressées, me demande d'où je viens. Je sympathise avec un groupe de 3 jeunes qui faisaient l’étape Asco – Verghio. On allait se retrouver à Castel di Verghio le soir même.
La redescente sous le refuge traverse à 2 reprises la rivière, des piscines naturelles étaient trop tentantes. Un plouf dans l’eau glacée : le top pour revitaliser les jambes. Je repars gonflé à bloc pour la dernière montée de la journée. Un bonne bavante de 700m de dénivelé avec la chaleur. En arrivant au col, je plonge directement dans le vallon vers les anciennes bergeries puis la foret de Verghio et juste après une pose citronnade aux bergeries de Radules.
Arrivée à 15h45 avec les jambes encore en bon état. Et petite sieste dans la chambre d’hôtel avant le repas. La météo n’est pas très bonne pour les deux jours suivants, des orages sont prévus. Je croise les doigts pour qu’ils n’arrivent qu’en fin de journée.